(Paris, 19 novembre 2021) Plus de 3,5 millions de documents de la BGFIBank révèlent comment la banque a ouvert la porte du système bancaire international à des réseaux suspects et a été utilisée par ceux qui ont cherché à corrompre les autorités de la Répubique Démocratique du Congo (RDC), a déclaré la Plateforme de protection des lanceurs d’alerte en Afrique (PPLAAF) aujourd’hui.
Les documents ont été obtenus par PPLAAF et Mediapart puis partagés avec le European Investigative Collaborations (EIC), des organisations non gouvernementales et des médias dans le cadre d’un consortium d’enquête pour l’intérêt général sans précédent, baptisé « Congo Hold-up ». Près de 100 contributeurs de 18 pays, travaillant avec 19 médias et 5 organisations, ont analysé les documents.
Les documents de Congo Hold-up sont composés de millions de relevés bancaires, courriels, contrats, factures et des dossiers d’entreprise. Les documents comprennent également les détails de millions de transactions bancaires.
« Ces documents dévoilent l’appétit lucratif des politiciens congolais et des hommes d’affaires internationaux », a déclaré William Bourdon, président de PPLAAF. « Mais grâce à une alliance inédite et fructueuse de journalistes et d’ONG agissant pour l’intérêt général, nous pouvons désormais faire la lumière sur ceux qui cherchent à utiliser l’opacité pour satisfaire leur cupidité. »
Congo Hold-up expose comment des intérêts privés se sont emparés des ressources de la RDC : richesses naturelles, Commission électorale, Banque centrale, sociétés minières publiques et recettes fiscales. D’après les publications à venir, les secteurs bancaire, alimentaire et de la construction, ainsi que la mission permanente du pays auprès des Nations unies, n’ont pas été épargnés.
Comme le révèle Mediapart, les enquêtes montrent qu’au moins 138 millions de dollars de l’argent public de la RDC ont transité par la BGFIBank vers des sociétés appartenant au cercle restreint de l’ancien président Joseph Kabila. Environ 105 millions de dollars supplémentaires venants de sources inconnues ont également été crédités sur des comptes liés au même cercle.
Le groupe bancaire BGFI, qui est connu pour son histoire trouble marquée par des affaires de corruption impliquant des autocrates et des entreprises européennes, a facilité des stratagèmes frauduleux pour des hommes d’affaires, des politiciens, des financiers présumés du Hezbollah et d’autres.
Les enquêtes de The Sentry montrent que les propriétaires chinois de mines de cuivre et de cobalt ont utilisé la BGFIBank pour acheminer des millions de dollars à des individus, et à des entreprises, directement liés à l’entourage de Kabila.
Ces manœuvres n’ont été possibles qu’avec la négligence et l’échec total des procédures de due diligence de multiples acteurs, dont des banques internationales et des sociétés d’audit.
« Cette mine de documents qu’est Congo Hold-up expose dans les moindres détails les techniques utilisées par une banque et ses clients pour tenter de dissimuler une corruption systémique », a déclaré Henri Thulliez, directeur de PPLAAF. « Cet ensemble de documents, transactions bancaires, emails, dossiers d’entreprises, constituent le véritable mode d’emploi d’une kleptocratie. »
Les partenaires impliqués dans Congo Hold-up publieront au cours des prochaines semaines des articles qui exposeront en détail les stratagèmes utilisés par la BGFIBank et ses clients.
« Avec ces nouvelles révélations, il est grand temps que les autorités congolaises et internationales lancent de véritables enquêtes sur ces pratiques qui ont porté préjudice à la population congolaise », a déclaré Jean-Claude Mputu, porte-parole de la campagne Le Congo n’est pas à vendre. « Nous devons mettre fin à ce cercle vicieux d’impunité pour les crimes financiers ».
La Plateforme de protection des lanceurs d’alerte en Afrique (PPLAAF ) est une organisation non gouvernementale créée en 2017. PPLAAF vise à défendre les lanceurs d’alerte, ainsi qu’à mener du plaidoyer et engager des contentieux stratégiques en leur nom lorsque leurs révélations traitent de l’intérêt général des citoyens Africains.
Pour plus d’informations sur Congo Hold-up, visitez le site de l’enquête : https://congoholdup.com
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- Jean-Claude Mputu, porte-parole du Congo n’est pas à vendre (Français): jcmputu@gmail.com ou +32 498 38 11 39
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- Avec le réseau EIC network : Mediapart (France), De Standaard et Le Soir (Belgique), NRC (Pays-Bas), Der Spiegel (Allemagne), infoLibre (Espagne), Politiken (Danemark), Expresso (Portugal), VG (Norvège), Nacional (Croatie), RCIJ (Roumanie)
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