Le bureau de PPLAAF en Afrique de l’Ouest, aussi appelé La Maison de l’Alerte, a ouvert ses portes à Dakar, au Sénégal en 2020.
La Maison de l’Alerte est une place centrale pour PPLAAF, pour les lanceurs d’alerte en Afrique, mais aussi pour toutes les personnes et les organisations nécessaires au processus de lancement d’alerte et sa vulgarisation. Les activités qu’elle organise veillent à sensibiliser les médias, les juristes et tout corps de métier pertinent au lancement d’alerte, à éduquer les populations sur le rôle du lanceur d’alerte dans une société démocratique et à souligner le courage des lanceurs d’alerte et les avancées qu’ils ont permis d’effectuer.
Espace de rencontres et d’échanges, la Maison de l’Alerte met en réseau des acteurs de différentes spécialités (Défenseurs des droits humains, activistes, personnalités de la société civile et politique) susceptibles de s’ériger en bouclier citoyen en vue de la protection des lanceurs d’alerte. C’est un lieu de résurgences du débat démocratique, de la lutte contre la corruption et les nuisances à l’intérêt général et de formation de l’opinion publique.
Les Ateliers des Médias
Les Ateliers des Médias est un programme de formation dédié aux journalistes, aux activistes, aux influenceurs, aux acteurs institutionnels et professionnels des administrations publiques et privées. Cette activité se déroule régulièrement à la Maison de l’Alerte et réunit des groupes de six personnes pendant quatre jours pour un renforcement de capacité sur la notion du lancement d’alerte et de la protection des lanceurs.
En plus de son caractère éducatif, les Ateliers permettent de constituer petit à petit un réseau des protecteurs des lanceurs d’alerte. Chaque Atelier est bouclé par une conférence publique sur des questions qui touchent l’actualité et en lien avec le lancement d’alerte.
Les Ateliers des Médias, le premier projet de PPLAAF à Dakar, sont soutenus par la Fondation Heinrich Böll Sénégal.
Le projet OCWAR-M
PPLAAF est partie prenante au projet OCWAR-M. Mis sur pied par l’Union Européenne et porté par Expertise France, OCWAR-M vise à renforcer la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme (AML/CFT) dans les pays de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et en Mauritanie. Au cours des prochaines années, PPLAAF participera à des formations adressées aux journalistes et avocats qui porteront sur la protection des lanceurs d’alerte dans tous les pays de la CEDEAO. Ces rencontres permettront à PPLAAF d’échanger avec les participants sur les thèmes abordés et d’assurer un suivi avec ces avocats et ces journalistes qui pourront jouer un rôle à long terme dans leur pays en matière de protection des lanceurs d’alerte.
Pour accompagner ces rencontres, PPLAAF rédige des rapports pays sur chaque Etat membre de la CEDEAO. Ces rapports permettent de faire état des législations de protection des lanceurs d’alerte en vigueur dans chaque pays. Ils répertorient, si elles existent, les institutions nationales habilitées à recevoir un signalement et listent les lanceurs d’alerte ayant déjà lancé l’alerte dans le pays. Ces rapports permettent aux personnes souhaitant lancer l’alerte mais aussi aux individus et organisations les accompagnant d’avoir une vision d’ensemble sur les protections en vigueur dans leur pays et de disposer de toutes les informations nécessaires.
Retrouvez ici le rapport du Bénin, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, de la Gambie, du Ghana, de la Guinée, de la Mauritanie, du Nigéria et du Sénégal.
Résurgences ou l’art au service du lancement d’alerte
Dans le cadre de la biennale de 2022, la Maison de l’Alerte a abrité l’exposition Résurgences. Résurgences est une restitution textile, sonore et multimédia des luttes socio-politiques menées par les mouvements citoyens en Afrique. C’est une collection puissante et émouvante qui permet au spectateur d’expérimenter la passion, l’énergie et l’espoir de ces moments critiques de l’histoire de l’activisme et de l’engagement dans le continent.
En effet, PPLAAF est convaincue qu’il est indispensable, pour assurer une meilleure protection aux lanceurs d’alerte, de lier ces derniers aux mouvements citoyens. Dans l’opinion publique et face aux médias, les mouvements citoyens sont des alliés inestimables et de véritables boucliers en cas de campagne de décrédibilisation.
Une projection continue du film “Les millions manquants du Congo” portant sur les dernières révélations de PPLAAF, Congo Hold-up, était assurée.