Les Lunda Papers révèlent comment la famille Dos Santos a accumulé sa fortune
Les Lunda Papers révèlent comment la famille Dos Santos a accumulé sa fortune (Paris, le 27 janvier 2020) – De nombreux médias dans le monde ont, ces derniers jours, publié des informations clefs portant sur la fortune de la famille de l’ancien président d’Angola, José Eduardo Dos Santos. La source des « Luanda Leaks » est le lanceur d’alerte Rui Pinto, a déclaré la Plateforme de Protection des Lanceurs d’Alerte en Afrique (PPLAAF) aujourd’hui.
ICIJ et plus de 120 journalistes de 36 médias, dans 20 pays, ont travaillé sur les « LuandaLeaks », publiant des informations clefs sur la fortune d’ sabel Dos Santos, la fille de l’ancien président angolais José Eduardo Dos Santos, et de son mari, Sindika Dokolo. Les dossiers et les articles montrent également comment une pléthore de sociétés financières, d’avocats, de comptables et de fonctionnaires du monde entier, tels que Boston Consulting Group, McKinsey & Company et PwC, ont participé à la mise en œuvre de ce système.
Les « Luanda Leaks » avaient été confiés à PPLAAF par le lanceur d’alerte Rui Pinto, qui était soucieux de dénoncer des activités illégales ou contraires à l’intérêt général. Ce dernier s’était déjà distingué par le passé en participant à la révélation des « Football Leaks », ces dizaines de millions de documents concernant des contrats, des transferts, des commissions et de l’évasion fiscale dans le monde du football. Cette révélation, et la coopération de Rui Pinto avec de nombreuses autorités européennes, ont permis le déclenchement d’enquêtes judiciaires dans plusieurs pays. Rui Pinto est aujourd’hui en détention provisoire au Portugal, où il est poursuivi notamment pour accès illégal à des données confidentielles. Il est considéré par de nombreux médias internationaux comme un lanceur d’alerte.
Etant donné leur importance pour l’intérêt général international et leur taille considérable, PPLAAF avait partagé les « Luanda Leaks » avec son partenaire historique, le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ). ICIJ et ses médias partenaires ont pu donner aux « Luanda Leaks » un impact international. PPLAAF espère que ces révélations conduiront au déclenchement d’enquêtes dans le monde entier et favoriseront ainsi la lutte contre l’impunité des crimes financiers.
Depuis la publication des Luanda Papers, le réseau international d’entreprises d’audit PwC a annoncé qu’une enquête interne était en cours et a cessé de travailler avec certains individus ou sociétés liées au système Dos Santos. EuroBic, la branche portugaise d’une banque dont Isabel Dos Santos est l’actionnaire principal, a déclaré le 20 janvier qu’elle cessait toute « relation commerciale » avec elle.
« PPLAAF se félicite qu’à nouveau un lanceur d’alerte révèle au monde des agissements contraires à l’intérêt général international », a déclaré Me William Bourdon, président de PPLAAF et avocat de Rui Pinto. « Comme pour les Football Leaks, ces révélations doivent permettre le déclenchement de nouvelles enquêtes et ainsi favoriser la lutte contre l’impunité des crimes financiers en Angola et dans le monde ».
Malgré des ressources naturelles considérables et une économie en forte croissance, l’Angola reste l’un des pays les plus pauvres du monde, avec des inégalités importantes et une corruption généralisée.
Le 30 décembre 2019, la justice a annoncé le gel des avoirs, comptes bancaires et participations dans plusieurs sociétés en Angola d’Isabel Dos Santos. Le 10 janvier 2020, les autorités judiciaires portugaises ont annoncé avoir ouvert une enquête visant Isabel Dos Santos pour blanchiment d’argent.
José Eduardo Dos Santos a été président de l’Angola de 1979 à 2017. Pendant sa présidence, la corruption était endémique et il a été régulièrement accusé d’avoir enrichi sa famille, notamment par népotisme. Sa fille avait été nommé présidente de Sonangol, la société pétrolière angolaise, et son fils président du fonds souverain angolais.
La transmission des documents à PPLAAF n’était pas motivée politiquement.
PPLAAF est une organisation non gouvernementale créée en 2017 qui vise à défendre les lanceurs d’alerte, ainsi qu’à faire du plaidoyer et engager des litiges stratégiques en leur nom lorsque leurs révélations traitent de l’intérêt général des citoyens africains. PPLAAF proposant un spectre entier de solutions pour pourvoir aux différents besoins des lanceurs d’alerte : communication protégée, soutien juridique gratuit en conseils ou en représentation légale, assistance continue pour protéger le lanceur d’alerte dans la divulgation de l’information au public, développement de législations protégeant les lanceurs d’alerte, etc.
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