PPLAAF et ICIJ à l’origine des #LuandaLeaks», ou comment la famille Dos Santos a accumulé sa richesse
(Paris, le 19 janvier 2020) – De nouvelles révélations montrent comment des centaines de millions de dollars ont pu circuler au travers d’une importante galaxie d’entreprises et de filiales au profit d’Isabel Dos Santos et de sa famille, a déclaré aujourd’hui la Plateforme de Protection des Lanceurs d’Alerte en Afrique (PPLAAF). La publication, surnommée les « Luanda Leaks », provient de données obtenues par PPLAAF et partagées avec son partenaire historique, le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ).
ICIJ et plus de 120 journalistes de 36 médias, dans 20 pays, ont travaillé sur les « Luanda Leaks », publiant des informations clefs sur la fortune d’Isabel Dos Santos, la fille de l’ancien président angolais José Eduardo Dos Santos, et de son mari, Sindika Dokolo. Les dossiers et les articles montrent également comment une pléthore de sociétés financières, d’avocats, de comptables et de fonctionnaires du monde entier se sont mobilisés derrière ce système.
PPLAAF espère que les « Luanda Leaks » conduiront au lancement d’enquêtes dans le monde et favoriseront ainsi la lutte contre l’impunité des crimes financiers.
« Une fois de plus, il semble que l’appétit lucratif de certains dignitaires passe bien avant l’intérêt général », a déclaré William Bourdon, président de PPLAAF. « Ce prétendu pillage des fonds publics n’aurait pas été possible sans l’aide de facilitateurs professionnels, que ce soient des cabinets d’audit et de conseil ou des avocats éminents ».
Malgré des ressources naturelles considérables et une économie en forte croissance, l’Angola reste l’un des pays les plus pauvres du monde, avec des taux d’inégalité élevés et une corruption généralisée.
Le 30 décembre 2019, la justice angolaise a annoncé le gel des avoirs, comptes bancaires et participations dans plusieurs sociétés en Angola d’Isabel Dos Santos. Le 10 janvier 2020, les autorités judiciaires portugaises ont annoncé avoir ouvert une enquête visant Isabel Dos Santos pour blanchiment d’argent.
Jose Eduardo Dos Santos a été président de l’Angola de 1979 à 2017. Pendant sa présidence, la corruption était endémique. Il a régulièrement été accusé d’avoir enrichi sa famille, notamment par népotisme, après que sa fille a été nommé présidente de Sonangol, la société pétrolière angolaise, et son fils, président du fonds souverain angolais.
Les documents proviennent de plusieurs sociétés et ont été fournis à PPLAAF par un lanceur d’alerte soucieux de dénoncer des activités illégales ou contraires à l’intérêt général. La divulgation des documents n’était pas motivée par des raisons politiques.
PPLAAF est une organisation non gouvernementale créée en 2017 qui vise à défendre les lanceurs d’alerte, ainsi qu’à faire du plaidoyer et mener du contentieux stratégique en leur nom lorsque leurs révélations traitent de l’intérêt général des citoyens africains. PPLAAF propose un spectre entier de solutions pour pourvoir aux différents besoins des lanceurs d’alerte : communication protégée, soutien juridique gratuit en conseils ou en représentation légale, assistance continue pour protéger le lanceur d’alerte dans la divulgation de l’information au public, développement de législations protégeant les lanceurs d’alerte, etc.
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