Johannesburg, février 2018, quelques jours avant l’annonce de la démission du président sud-africain Jacob Zuma. Toute la presse s’interroge sur le sort que le Congrès national africain (ANC) réserve à son chef, impliqué dans le plus gros scandale de corruption depuis la fin de l’apartheid. Au cœur de ce séisme politico-financier, les liens intimes qu’entretiennent le président et son fils avec le clan des Gupta, une famille d’origine indienne qui, en à peine deux décennies, s’est hissée à la tête d’un empire économique en Afrique du Sud. La chute de M. Zuma est devenue inéluctable en juin 2017, après la révélation de milliers de documents confidentiels démontrant que ces entrepreneurs pouvaient, en échange de faveurs, intervenir au plus haut niveau, y compris sur la nomination de ministres.
Mmes Bianca Goodson et Mosilo Mothepu sont attablées dans un restaurant branché de la capitale sud-africaine. Âgées de 38 et 39 ans, elles font partie de ces classes moyennes (métissées) qui ont cru aux vertus et aux promesses du dynamisme économique et de la mue démocratique de leur pays. Toutes deux étaient promises à un bel avenir. Brillantes études à Johannesburg, ascension professionnelle rapide : elles se retrouvent en 2016 à la direction de deux filiales (Trillian Management Consulting et Trillian Financial Advisory) du groupe Trillian Capital, une importante société de conseil alors détenue par M. Salim Essa, un proche des Gupta.
Mais, alors qu’elles ne se connaissent pas encore, elles découvrent que leurs entreprises respectives participent à un vaste réseau de trafic d’influence reliant des membres de la famille Gupta à des personnalités politiques de premier plan et à des dirigeants de grosses entreprises publiques, comme le géant de l’électricité Eskom : acquisitions illégales de sociétés, contrats sans appel d’offres, transferts illicites d’argent, népotisme pour l’attribution de postes-clés… « J’ai très vite alerté mes dirigeants en interne, à plusieurs reprises, raconte Mme …{:target= »_blank »}
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