Ces arrestations interviennent peu de temps après de nouvelles révélations sur des malversations au sein du port d’Oran
(Paris, le 2 juin 2018) Les autorités algériennes devraient immédiatement libérer le lanceur d’alerte Noureddine Tounsi et le journaliste Said Boudour, tous deux arrêtés le 1er juin 2018 à Oran, a déclaré aujourd’hui la Plateforme de Protection des Lanceurs d’Alerte en Afrique (PPLAAF).
Noureddine Tounsi, le lanceur d’alerte à l’origine de révélations sur des faits de corruption au port d’Oran, a été arrêté hier en fin d’après-midi peu avant l’Iftar, en pleine rue, à Oran, vraisemblablement par des agents de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN).
Selon un communiqué de la Ligue Algérienne pour la Défense des Droits de l’Homme (LAADH), Said Boudour a été appréhendé au même moment « par une demi-douzaine d’éléments en civil et embarqué dans une voiture banalisée ».
Les deux hommes ont été transférés à Alger dans la nuit.
Collaborateur d’Algérie Part, Said Boudour avait participé, selon le site d’information, à la révélation de nombreux éléments concernant la saisie d’une quantité importante de drogue au port d’Oran. Noureddine Tounsi devrait être présenté demain 3 juin à un juge qui cherche à déterminer son rôle dans la révélation de cette affaire.
« Les représailles contre les lanceurs d’alerte et les journalistes qui dénoncent des malversations doivent cesser », a déclaré Henri Thulliez, membre fondateur de PPLAAF. « Les autorités algériennes devraient libérer les deux hommes ou au moins s’assurer qu’ils bénéficient d’une procédure juste et équitable, et certainement pas de poursuites expéditives ».
M. Tounsi était responsable commercial de l’Entreprise portuaire d’Oran (EPO), une entreprise publique. Récemment il avait révélé des informations portant sur des malversations et des pratiques frauduleuses
Au lieu de mettre fin à ces pratiques frauduleuses et de sanctionner les responsables, sa hiérarchie lui avait fait comprendre qu’il devait se taire à ce sujet. Il avait alors averti les autorités et subi dès les jours suivants une vague de représailles de la part de son employeur en étant mis à pied, rétrogradé puis licencié en septembre 2016.
Le 22 mai il a été acquitté par le tribunal de la Cité Djamel à Oran alors qu’il était poursuivi par son ancien employeur pour injures, menaces et diffamation, ainsi que pour divulgation de secret d’entreprise.
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