Mthabisi Moyo

Un lanceur d’alerte sud-africain licencié après avoir signalé des cas de recrutements frauduleux et abusifs

« PPLAAF a été la lumière brillante recherchée par les lanceurs d’alerte lorsqu’ils subissent des représailles traumatisantes sur le plan émotionnel. Je me considère maintenant comme un agent du changement grâce aux opportunités de responsabilisation (empowerment) qui m’ont été offertes. »

Mthabisi Moyo

Le parcours de Mathabisi Moyo au sein de Gauteng Enterprise Propeller (GEP) – une entreprise de développement économique soutenant les petites et moyennes entreprises en Afrique du Sud – expose les malversations présumées de l’entreprise et les diverses formes d’actes répréhensibles. M. Moyo affirme avoir été attiré dans un réseau de corruption par des incitations à la performance, orchestrées par le Directeur Général de l’époque par le biais du Chef d’unité. Lorsqu’il a rejeté ces incitations douteuses et tenté de signaler la situation en interne, M.Moyo a subi une série de représailles, allant de l’éviction brutale de son unité, à sa suspension jusqu’à son éventuel licenciement.

En outre, M. Moyo affirme avoir été induit en erreur par le Directeur financier et le Chef du service financier, ce qui l’a conduit à être inculpé et à s’engager dans un procès civil qui s’est rapidement transformé en un fardeau financier de plusieurs millions de rands. En conséquence, sa pension a été gelée, les frais de justice se sont multipliés et sa famille s’est dissoute.

M. Moyo affirme que le Président-directeur général (ci-après PDG) de l’époque a abusé de la procédure de recrutement en réduisant les critères de qualification requis pour les postes de Direction d’un diplôme de troisième cycle à un simple diplôme d’études supérieures. 

À l’époque, le Directeur Général par intérim n’était titulaire que d’un diplôme d’études supérieures.  Avec le soutien du syndicat, M. Moyo a signalé cette anomalie au Conseil d’administration, au Comité de Portefeuille et au Comité de Portefeuille de l’Assemblée législative de Gauteng sur le développement économique. Le syndicat a finalement eu recours à une grève de deux jours contre les agissements du PDG et des Membres du Comité Exécutif (MEC).

M. Moyo a également déclaré que son unité – qui était la principale unité génératrice de revenus – faisait l’objet d’abus et attribuait des fonds à des petites et moyennes entreprises ne remplissant pas les conditions requises. À cet égard, il a co-autorisé l’envoi d’une lettre adressée au Conseil d’administration, dans laquelle étaient mentionnés divers actes répréhensibles de la part du Directeur Général et de son équipe.

En conséquence,  M. Moyo a été démis de ses fonctions. Il a contesté cette décision auprès de la Commission de Conciliation, de Médiation et d’Arbitrage (CCMA), qui l’a invalidée. Plus tard, il a été suspendu, mais a réussi à annuler partiellement sa suspension et à la ramener à un  stade de conciliation. Toutefois, M. Moyo s’est vu signifier qu’il n’aurait pas accès à son ordinateur portable et qu’il serait affecté à d’autres tâches. Moyo a refusé cette offre et a demandé à la CCMA de procéder à un arbitrage. Au cours de l’arbitrage, la CCMA s’est déclarée incompétente pour statuer sur la suspension puisque l’employeur l’avait levée.

Moyo a finalement été licencié et s’est vu ordonner de quitter immédiatement les lieux. Il affirme que son licenciement est injuste, car son syndicat n’en a jamais été informé et qu’il n’a pas eu l’occasion de se défendre. De surcroît, le licenciement est intervenu le lendemain d’une réunion du syndicat au cours de laquelle il a été décidé de rencontrer les MEC afin de discuter de la possibilité de remplacer le PDG. Cette décision aurait permis de mener une enquête complète sur toute la douteuse gestion de la direction, sans interférence aucune.

Par ailleurs, Moyo affirme que le Directeur financier et le Directeur administratif financier l’ont induit en erreur dans le cadre de leurs fonctions, ce qui a donné lieu à une négligence grave de sa part, car n’ayant  pas reçu la formation appropriée il s’est vu confier des missions dépassant ses qualifications et ses responsabilités. À cet égard, il a été inculpé pour trois raisons : non-respect de la politique (envoi d’une facture aux parties prenantes non-conforme au format et à la procédure de facturation du GEP), fraude (la facture ayant été établie à des fins personnelles) et malhonnêteté grave (utilisation du papier à en-tête de l’entreprise pour la facture). Les accusations ont été prononcées sans enquête préalable.

PPLAAF a soutenu Moyo alors qu’il se remettait des conséquences de son lancement de l’alerte et l’a aidé à consolider les efforts de collaboration dans le domaine de la lutte contre la corruption. Depuis, Moyo a fondé Minenhle Global Consulting (MGC), une société qui propose des services de conseil en matière de lutte contre la corruption et d’éthique des affaires.

La Plateforme de protection des lanceurs d’alerte en Afrique (PPLAAF) est une organisation non gouvernementale créée en 2017. PPLAAF vise à défendre les lanceurs d’alerte, ainsi qu’à mener du plaidoyer et engager des contentieux stratégiques en leur nom lorsque leurs révélations traitent de l’intérêt général des citoyens Africains.

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